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Ma collection de Baïonnettes

Baïonnette modèle 1857 « N 1143 »

admin

Longueur : 582 mm
ø interne de la douille : 22,2 mm
Longueur de la douille : 67 mm
Poids : 395 g

Armement : fusil d’infanterie modèle 1857 et dérivé

Valeur :  €€€ €€€ avec fourreau
Rareté :
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Le 28 janvier 1857, sur proposition du Comité Technique de l’Artillerie du 5 janvier, l’Empereur Napoléon III a pris la décision de faire fabriquer un nouveau fusil d’infanterie de même longueur que le fusil de Voltigeurs de la Garde. A cette occasion, il demande au Comité d’étudier l’allongement de la baïonnette pour compenser la diminution de longueur du fusil.
Le 3 février, le Ministre de la Guerre charge officiellement le Comité d’étudier le problème et de lui présenter un modèle de baïonnette muni d’une lame de 51 cm au lieu des 46 cm en service alors.
Le 11 février, le général Thiry, président Comité, fait répondre au Ministère que le dépôt Central ne possède pas les ressources nécessaire pour ce genre de fabrication. A son avis il serait plus expéditif et plus sûr de s’adresser directement aux manufactures d’armes.
Il est alors commandé à chacune des quatre manufactures, à savoir St-Etienne, Châtellerault, Tulle, et Mutzing, trente baïonnettes ayant des lames longues de 51 cm et recommandé aux directeurs de ces établissements :

  1. de conserver la pointe à la même distance de l’axe de douille que celle du M-1847.
  2. de donner le plus de raideur à la lame.
  3. de n’augmenter le poids que du strict nécessaire.

Lorsque ces baïonnettes auront été fabriquées, elles seront envoyées, munies de leurs fourreaux à Paris et données à une compagnie d’infanterie à Vincennes où l’on procèdera alors aux expériences de tir, de maniement d’armes, etc ……., selon un programme qui aura été agréé par le ministre.

En mai 1858, les baïonnettes sont essayées au 3e Voltigeur de la Garde, à raison de 60 baïonnettes de quatre modèles différents dits numéros 1,2,3,4. Ces armes ont été ajustées aux canons des fusils par le chef du corps et marquées du numéro matricule de l’arme à feu. Il est reconnu que les n° 3 et 4 sont plus lourds que la baïonnette actuellement en service, et finalement la baïonnette n° 2 est préférée.

Par la suite, plusieurs essais seront encore réalisés. Les rares rapports qui nous sont parvenus nous apprennent que la nouvelle baïonnette ne gêne en rien les différents mouvements de l’arme et que sa force de pénétration ainsi que sa résistance aux chocs sont bien supérieurs à celle du M-1847. Par exemple la pénétration de la lame dans un madrier de chêne est de 41 mm contre 33 mm pour la 1847.

Le 13 novembre 1859, le Comité d’Artillerie fait enfin parvenir au Ministre ses conclusions : il y a lieu d’adopter la baïonnette à lame quadrangulaire de 51 cm pour tous les corps d’infanterie armés de fusils M-1857, 1840 et 1842 transformés. Suite aux rapports des corps, nous savons qu’il s’agit du modèle de baïonnette portant le n° 2 lors des essais, mais nous ne savons pas quelle est la manufacture qui l’a mis au point, bien qu’il s’agisse vraisemblablement de Châtellerault, citée en second dans la liste des manufactures.

Le 20 novembre 1859, le Ministre de la guerre décide que la baïonnette M-1857 serait adoptée par l’infanterie après épuisement des approvisionnements existants. La production n’a pas dû être entreprise avant le début de 1860, et vu le stock important de baïonnettes M-1822 et 1847 encore disponibles dans les corps, elle n’a probablement pas été très importante, d’autant que l’adoption en 1866 du nouveau fusil d’infanterie, muni d’un sabre-baïonnette, a sonné le glas de la baïonnette d’infanterie à douille. Elle a toutefois été employée au cours de la guerre Franco-Prussienne de 1870.

Ce modèle d’une qualité de fabrication irréprochable est considéré comme un prototype, il avait été conçu pour remplacer les modèles 1822 et 1847 sur les nouveaux systèmes d’armes M-1857, quelques exemplaires avec un ø interne de la douille réduit équipèrent pour essai les fusils Manceaux Vieillard.

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La douille à triple fente et virole médiane est en tout point est de vue identique au modèle 1847, elle est reliée à la lame par un court coude de section ovale. Lors de la fabrication de la baïonnette, la douille et la lame sont fabriquées indépendamment et ensuite soudées ensemble.

Tenon de fixation de baïonnette, fusil M-1822Baïonnette M-1822 fixée sur un fusil M-1777

Après la mise en place de la baïonnette, l’utilisateur tourne la lame d’1/4 de tour dans le sens des aiguilles d’une montre, l’avance vers lui de manière à intégrer le tenon situé sous le canon, et tourne d’1/4 de tour la virole à l’inverse des aiguilles d’une montre, la douille est ainsi verrouillée. Ce système de fixation a comme désavantage, à cause de la baguette de nettoyage située sous le canon, de déporter la lame, dans ce cas à droite, ce qui nuit à l’équilibre de l’arme au moment du tir.

La lame de section quadrangulaire, définie après de longues recherches effectuées par le Comité d’Artillerie et les nombreux essais en corps de troupes, est celle qui assure la meilleure rigidité tout en diminuant le poids de l’arme.

Remarques perso :
Merci à Mr P. Renoux pour certaines informations complémentaires (Gazette des armes n° 185).

Le 12/10/20.


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