Longueur : 655 mm
Armement : fusil Mauser G 98
Valeur : €€€ €€€
Rareté :
Cette épée-baïonnette destinée à l’infanterie fut la première baïonnette produite pour une utilisation avec le fusil Mauser Gewehr 98. Les tous premiers modèles appelés S 98 a/A, a/A.S (dents de scie) auraient été fabriqués à partir de 1902 par l’entreprise Simson & C° avec une poignée enveloppante en noyer rainuré d’une seule pièce durant quelques mois. A partir de 1903 deux plaquettes furent utilisées, simplifiant grandement le mode de fabrication. Pour cette transformation la soie a dû être modifiée, avec une pièce en acier afin d’assurer la jonction entre la garde et les plaquettes. Ces modèles appelés (n/A, neuer Art = modèle plus récent) furent en grande partie fabriqués par (Alexander Coppel & Co., Weyersberg, Kirschbaum & Co., Solingen, Simson & Co., Suhl, Prussienne Royale Arsenal, Erfurt, Thuringen).
Poignée enveloppante du premier type Poignée du second type constituée de deux plaquettesPoinçons de contrôle (lettre gothique sous couronne)
La poignée comporte une rainure du pommeau en forme de trèfle destinée à intégrer la baguette de nettoyage du fusil. Ce système sera repris par la suite pour toutes les baïonnettes équipant tous les autres fusils Mauser à verrou qui sont basés sur l’action M-1898. L’écrou du système de verrouillage sur le pommeau est rond. La poignée enveloppante ou les deux plaquettes, suivant le type sont maintenues entre elles par boulons à tête ronde et écrous fendus. Comme la baïonnette se fixe désormais sous le canon, les autorités militaires prussiennes ont jugé l’utilisation d’une douille de fixation au canon inutile, seul un embryon de celle-ci subsiste. L’absence de douille permet en autre l’utilisation du protège bouche lorsque la baïonnette est fixée à l’arme. La croisière est munie d’un crochet courbé non pas destiné à briser la lame d’une baïonnette adverse, mais à protéger la main du fantassin lors d’un combat baïonnette au canon.
Marquage 86.R.4.106 = 86ème Fusilier Regiment Reine (Schleswig-Holstein), 4ème compagnie, n° 106
Au tout début de la guerre, on trouve généralement sur la croisière à gauche le n° régimentaire répèté sur la cuvette du fourreau.
Monogramme royal couronne et W (Wilhelm II), de l’empereur Guillaume II de Prusse, qui régna de 1898 à 1918 et année de fabrication Marquage d’un des dix fabricants
La longue lame mince souvent appelée «dos épineux», assez fragiles à la torsion peut être affutée en période de combat. Le dos près de la croisière est frappé d’une couronne au-dessus d’un marquage spécifique pour chaque état, le plus courant étant bien sur celui du Royaume de Prusse (W). Ce modèle de longueur totale de 655 mm, tout comme le modèle français équivalent Lebel 1886 (640 mm) est inadapté pour le combat à l’intérieur des tranchées. Si un fantassin plante son fusil muni de la baïonnette, à l’intérieur du corps d’un ennemi la lame de cette dernière reste généralement coincée entre les côtes. Le fusil et la baïonnette ne pouvant être retirés rapidement, le fantassin est alors exposé un laps de temps aux coups de l’ennemi.
Le très rare modèle (6%) nommé S 98 a/A.S ou n/A.S à 28 dents doubles était destiné essentiellement aux sous-officiers mais également distribué à certains soldats expérimentés de la troupe. La production de ce modèle peu conventionnel utilisé comme scie par l’infanterie cessa à partir de septembre 1914.
Le fourreau en cuir mince avec chape et extrémité en acier poli-brillant. La cuvette avec ses deux petits ressorts internes est maintenue sur la chape par une vis. Malheureusement pour les collectionneurs, il n’a pas été conçu pour les conditions météorologiques extrêmes des tranchées, beaucoup de ceux-ci ont tendance à rétrécir et à se déformer avec le temps.
Un fourreau spécifique avec corps plus important et chape d’entrée spécifique fut spécialement conçu pour les modèles dotés de dents de scie. Ces fourreaux en cuir seront progressivement remplacés par de rares fourreaux en acier avec chapes d’entrée spécifiques spécialement conçues pour les modèles dotés de dents de scie.
Remarques perso :
Pour plus d’informations, ouvrage conseillé : Les baïonnettes allemandes (1898-1945) de Christian Méry.
Le 21/06/22.