Lors de sa conception, le fusil Lebel modèle 1886 est équipé d’une nouvelle épée-baïonnette à poignée métallique fixée sous le canon, non plus sur le côté.
Cette baïonnette « dite ergonomique », avec son système de fixation innovant, permet au militaire d’utiliser qu’une seule main, lors de la mise en place sur l’arme. La lame au départ de section ronde était rendue cruciforme par forgeage à chaud, c’était pour l’époque une innovation. Sa conception est le résultat d’études réalisées au cours de la guerre civile américaine et la guerre franco-prussienne qui a démontré que les sabres-baionnettes de type Chassepot modèle 1866, sauf dans des mains d’experts, étaient rarement efficaces en cas de combat rapproché.
Conclusion : Les blessures les plus graves furent causées par la pointe de la baïonnette fixée au fusil.
La décision fut donc prise de concevoir une fixation innovante pour une baïonnette, sous le fusil et non sur le côté droit comme pour les modèles de conception antérieure. Durant les combats de la Première Guerre mondiale, malgré toutes ces innovations, les soldats de l’infanterie en première ligne critiqueront la longueur excessive de la baïonnette fixée au fusil, très peu fonctionnelle dans les tranchées (longueur totale 1 825 mm).
Pour cette baïonnette trois variantes principales existent :
-
Le modèle 1886 à soie courte
Longueur : 640 mm
ø interne de la douille : 15 mm
Poids : 405 g
Armement : fusil Lebel M-1886 et dérivés
Valeur : €€€ €
Rareté :
Remarques :
La première variante de la série, à soie courte a été fabriquée durant une très brève période, de 1886 à mai 1890.
Finition remarquable à la lime par traits croisés
La poignée de cette variante est uniquement en maillechort, son extrémité est obturée, pour l’esthétique par un bouchon en acier. Le verrouillage à l’arme s’effectue grâce au bouton poussoir quadrillé (dont il existe plusieurs variantes) situé sur une virole qui pivote autour de la poignée, son rappel est assuré par un ressort intégré avec goupille de guidage vissée. Le 15 juin 1888, la goupille vissée sera supprimée et le ressort allongé de 6 à 7 spires. La croisière fixée à la lame par un rivet saillant est munie d’une bague avec un petite encoche destinée à intégrer le guidon de l’arme.
Pour exemple (M-1886 à soie longue)
Le crochet destiné en théorie à briser la baïonnette de l’ennemi est aussi utilisé pour former les faisceaux à trois fusils baïonnette fixée au canon. Il comporte le matricule de l’arme répété sur le pontet du fourreau à laquelle la baïonnette était affectée. Trois manufactures d’armes Nationales ont fabriqué ce modèle, suivant la ou les premières lettres du n° de série de (1 à 99 999), il est possible d’en connaitre sa provenance.
- Manufacture Nationale d’Armes de Châtellerault (MAC) … A, B, C, D, E.
- Manufacture Nationale d’Armes de Saint-Etienne (MAS) … F, G, H, J, K, L, M, N, P, Q.
- Manufacture Nationale d’Armes de Tulle (MAT) … R, S, T, U, V.
La soie filetée est vissée sur la poignée
La lame de section quadrangulaire est munie de quatre arêtes et de quatre gouttières, sa finition est généralement polie brillant, certaines ont été bleuies, à la fin de la Première Guerre mondiale, et dans les années 20.
Les lames étaient marquées en théorie d’un petit poinçon de contrôle qualité et de la marque d’acceptation militaire appelée Contrôleur Poinçons (tampons des contrôleurs). Il y avait trois types différents de marques d’acceptation utilisées : Directeur de Manufacture, Contrôleur Généraux Principaux et Contrôleur de 1ème, 2ème et 3ème Classe. Les marques, Directeur de Manufacture et Contrôleur Généraux Principaux seront trouvées avec une lettre dans un cercle et Contrôleur de 1ème, 2ème, et 3ème Classe seront trouvées avec une lettre dans un bouclier.
Brasure
Marques de contrôles estampillées sur le bas ou le côté juste au-dessus du pontet
Le fourreau utilisé avec les premières baïonnettes à soie courte est en tôle d’acier reliée par brasure, ce mode de fabrication a été utilisé jusqu’en 1893. Son corps de finition bronzée épouse parfaitement le profil de la lame, son extrémité est terminée par une bouterolle de diamètre 10 mm, non percée, le ressort interne est maintenu par un rivet, le pontet constitué d’une seule pièce enveloppe le corps.
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Le modèle 1886 à soie longue
Longueur : 640 mm
ø interne de la douille : 15 mm
Poids : 405 g
Armement : fusil Lebel M-1886 et dérivés
Valeur : €€€ €
Rareté :
Remarques :
Cette variante du modèle 1886 avec soie longue, a été fabriquée de mai 1890 à 1916.
En observant ce plan d’époque, on peut remarquer que le modèle de gauche à soie longue est beaucoup moins coûteux à fabriquer, pas de filetage à l’intérieur de la poignée ni de bouchon à l’extrémité.
La poignée de cette variante, modifiée à partir de mai 1890, est maintenue à la soie grâce à un écrou à deux ergots. Malgré un aspect visuel identique à la variante antérieure, tous les éléments qui la constituent ne sont pas interchangeables. La modification des éléments constituant la poignée, avait pour but de renforcer l’ensemble. La poignée est généralement en maillechort ou très rarement en laiton, seulement utilisée à partir d’octobre 1914.
Il est possible de rencontrer dans de très rares cas, des crochets soigneusement abrasés, le matricule de l’arme est alors inscrit, soit sur le méplat où se trouvait initialement le crochet, soit sur la poignée.
A= Variante antérieure à 1893, B= ultérieure à 1893
A partir de 1893, suite au décrochage des baïonnettes lors du tir, les taquets de fixation furent modifiés en largeur, passant de 5 à 7 mm.
La lame d’aspect identique au modèle à soie courte est munie d’une soie longue avec extrémité filetée. Sa finition est généralement polie brillant, certaines ont été bleuies à la fin de la Première Guerre mondiale, et dans les années 20.
Marquage MP (fabrication privée)
Au cours de la grande Guerre, les trois manufactures d’armes Nationales ont du faire appel à l’industrie privée pour la fourniture de certaines pièces (lames, pommeaux, croisières). Beaucoup de ces pièces ne portent donc pas les poinçons habituels du directeur et du contrôleur de la manufacture.
Certaines pièces ont été fabriquées par des entreprises privées, notamment :
1). L. Delage & Cie qui a fait des poignées et ont été marqués du code : LC sur la poignée
2). M. Guinard qui a fait les ressorts pour le loquet à collier rotatif
3). Établissement Malicet & Blin qui a fait des gardes-croisés et qui ont été marqués du code: M
4). Société des Anciens Établissements Panhard & Levassor qui ont fabriqué le loquet à collier rotatif et qui ont été marqués du code: PL sur la pièce
5). Société des Automobiles & Cycles Peugeot qui a fabriqué les lames, les vis de serrage et les fourreaux et ceux-ci seront marqués du code: P sur ces pièces
6). Les automobiles Renault qui ont fait l’adhérence et ont été marquées du code: R sur la poignée
7). Maison Vichard et Conge : 30 000 lames
Des lames ont également été rencontrées avec les codes suivants: (P, SG, SC, C&P, CF, GR, MP, etc ….) et des poignées ont également été rencontrées avec un B et M. entrelacés. On ne sait pas pour l’instant qui étaient ces entrepreneurs privés.
Le fourreau utilisé avec la baïonnette à soie longue, peut être en tôle d’acier brasée ou à partir de 1893 fabriqué par emboutissage ceci afin d’améliorer la solidité du corps. A partir de février 1915 la bouterolle d’extrémité sera percée afin de faciliter l’évacuation de l’eau, certains rares exemplaires sont munis d’une grosse bouterolle de diamètre 13 mm.
En 1903, est publiée au BMO une circulaire relative à l’utilisation de rivets de fourreaux de trois tailles différentes afin de compenser l’ovalisation des trous lors de la remise en état (jeu) du ressort. Ces rivets sont fournis par les manufactures au diamètre de 2,5, 3, et 3,6 mm.
-
Le modèle 1886 modifié en 1915
Longueur : 640 mm
ø interne de la douille : 15 mm
Armement : fusil Lebel M-1886 et dérivés
Valeur : €€€ €
Rareté :
Remarques :
Lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, l’armée française a commandé des centaines de milliers de baïonnettes, de ce fait les usines d’armement Nationales ont dû prendre des mesures pour maintenir le rythme. En novembre 1914, lorsque les usines réalisèrent qu’elles ne seraient pas en mesure de produire suffisamment de baïonnettes dans les délais convenus, une série de propositions furent faites pour simplifier le processus de production (décision prise en janvier 1915).
La poignée officiellement modifiée à partir de 1916, malgré un aspect général différent, est de constitution identique au modèle à soie longue.
La croisière et la virole sont de fabrication simplifiée afin de facilité leurs forgeages :
- La croisière à angle droit est dépourvue de crochet, cela évite également que celui-ci ne s’accroche dans les fils de fer Barbelés, bien présents aux abords des tranchées.
- Le bouton de la virole plat et quadrillé ne fait plus saillie.
Sur le modèle 1886-15, trois types de poignées ont été utilisées :
- En maillechort, cet alliage, (de cuivre, nickel et de zinc) était un matériau coûteux, notamment en raison du coût élevé du nickel en pleine guerre. Ce type d’alliage aurait été mis au point en France, entre 1819 et 1823, par les ouvriers métallurgistes lyonnais, les Français Maillot et Chorier (ou Chortier), ce qui explique ce nom composé par abréviation technique. Par la suite, de 1938 à 1940 on utilisera cet alliage pour la frappe des 5, 10 et 25 centimes « troués » type Lindauer.
- En laiton (cuivre et zinc), utilisée à partir du 25 octobre 1914, le laiton était moins coûteux que le maillechort.
- En fonte grise d’acier, utilisée à partir du 20 juillet 1917, mais très rarement rencontrée. La fonte a été testée par la Manufacture Nationale d’Armes de Châtellerault en mars 1917 et a été autorisée en raison de la facilité de coulée des entreprises privées.
Il est possible de rencontrer des modèles munis de poignées en laiton et crochets, par contre les poignées en fonte n’ont jamais été montées avec crochets.
Le matricule de l’arme, composé d’une ou deux lettres en cursive suivie d’une série de 1 à 5 chiffres inscrit sur le méplat de la tranche inférieure de la croisière.
Le fourreau utilisé avec la baïonnette 1886-15, peut être en tôle d’acier brasée ou à partir de 1893 fabriqué par emboutissage ceci afin d’améliorer la solidité du corps. A partir de février 1915 la bouterolle d’extrémité sera percée afin de faciliter l’évacuation de l’eau, certains rares exemplaires sont munis d’une grosse bouterolle de diamètre 13 mm.
Les porte-fourreaux utilisés pour toutes ces variantes du M-1886 et M-1886-15 sont, voir (Porte-fourreaux français).
Il arrive de rencontrer des baïonnettes modèle 1866, 1886-15 dont la lame a été raccourcie aux alentours de 35 cm. Dans la majorité des cas, ces armes raccourcies sont des armes qui ont été appointées, fournissant ainsi un poignard de tranchée fort convenable. Les fourreaux sont aussi réduits en longueur artisanalement de diverses manières, le plus souvent par brasure de la bouterolle.
Remarques perso :
Dans certains films durant la Première Guerre mondiale, un oeil averti peut remarquer des erreurs, comme par exemple dans le film « Joyeux Noël » de Christian Carion avec entre autre Guillaume Canet et Dany Boon, le choix du modèle des baïonnettes n’est pas le bon : lors du premier assaut, les soldats utilisent le modèle 1886 modifié en 1915 alors qu’il est apparu en 1916 et non en décembre 1914, date de la scène du film.
Période d’utilisation :
Utilisée durant la Première, Seconde Guerre mondiale et encore après.
La fabrication du fusil Lebel s’arrête avec la fin de la Première Guerre mondiale, mais sa carrière continue et on le retrouve encore durant la Seconde Guerre mondiale aux mains des unités de réserve principalement, les troupes d’actives étant équipés du modèle 07-15 ou du fusil modèle 16. Il est néanmoins gardé un fusil Lebel dans chaque 1/2 groupe de combat aux mains du tireur VB, le fusil Lebel étant plus résistant au fort recul de ce lance grenade que les autres fusils.
Remarques perso :
Ouvrage conseillé : « Les Baïonnettes Réglementaires Françaises de 1840 à 1918 » de la Gazette des Armes Hors Série N°7, très complet !
Avis personnel sur l’attrait de ce modèle :
Ces baïonnettes, vestiges historiques de la Grande Guerre, sont encore bien présentes, cachées au fond de certains greniers ou caves de la France rurale, chacune de celle-ci a vécu une histoire personnelle, évoquant à elle seule la souffrance de tous les militaires blessés ou morts pour la France.
Il existe une multitude de variantes, (soie courte, soie longue, sans crochet, types de poignées), tous ces modèles sont intéressants dans une collection.
Le 16/03/21.
Baïonnette modèle 1886 « N 1438 »
septembre 28th, 2021
Longueur : 640 mm
ø interne de la douille : 15 mm
Armement : fusil Lebel M-1886 et dérivés
Valeur : €€€ €€
Rareté :
Cette baïonnette fait partie d’un lot de (baïonnettes et fusils Lebel) arrivés en Pologne avec l’armée bleue du général J Haller en 1918. Avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il y avait environ 237 000 fusils Lebel désignés WZ. 86/93 dans les magasins militaires.
Pendant la Première Guerre mondiale, les fusils Lebel équipaient l’armée polonaise en France (l’armée bleue). Ils faisaient parti des nombreux types de fusils utilisés par l’armée polonaise en 1918-1921. En 1939, le Lebel wz. 86/93 équipait certaines branches de la Défense Nationale. Encore une fois, cette arme a trouvé son chemin pour armer les troupes de l’armée polonaise en France en 1940.
Dans les années 1935-1939 environ 10 000 fusils wz. 1886 ont été reconstruits en raccourcissant le canon pour en faire des carabines wz. 1886 93R35.
Les modèles 1886 ou 1886-15 peuvent faire partie de ce lot, seuls les marquages spécifiques sur la poignée les distinguent de leurs homologues français.
Avis personnel sur l’attrait de ce modèle :
Cette variante avec marquages polonais se rencontre que très rarement, à ne surtout pas laisser passer.
Le 03/04/20.
Baïonnette M-1895 d’essai Daudeteau « N 1453 »
septembre 27th, 2021
Longueur : 640 mm
ø interne de la douille : 15 mm ou 14 mm
Armement : fusil Daudeteau
Valeur : €€€ €€€ €€
Rareté :
Le commandant Louis d’Audeteau était un inventeur prolifique et autodidacte. De 1884 à 1885 il inventa un système d’arme comportant un magasin particulier qui lui est propre. Autour de ce magasin vient se greffer une boîte de culasse et un canon adaptable à de nombreuses cartouches allant du calibre de 6 mm à 8 mm, certaines à gorge, d’autres à bourrelet ou semi-bourrelet et toutes de son invention.
Suite à ses travaux, plusieurs prototypes seront proposés aux autorités militaires françaises et étrangères, la plupart en calibre 6,5 mm. La France déclinera l’offre malgré une campagne d’essai au camp de Châlon en 1895-1896, d’autres pays l’essayeront (Portugual, Roumanie, Chine, Chili, Espagne et Japon entre autres) mais seul la République de San Salvador en achetera un certain nombre. Pour ces essais et cette commande 10 000 fusils et 5 000 carabines en 6,5 mm seront construits pour le compte de la Société Française d’Armes Portatives de Saint-Denis.
En 1926, à la mort du commandant Louis Daudeteau (qui avait entretemps supprimé la particule de son nom) les différents prototypes seront rassemblés dans la propriété familiale en Normandie. C’est là qu’ils disparaitront dans la débâcle allemande de 1944 suite à leur « confiscation » par la gendarmerie en 1940 et leur pillage par les occupants.
Ce prototype, jamais adopté par l’armée française est une transformation de l’épée-baïonnette modèle 1886 à soie courte. Il y a eu en tout 10 000 baïonnettes ainsi transformées, par la manufacture d’armes de Saint-Etienne à partir de février 1894.
La poignée de ce modèle est uniquement en maillechort (alliage de cuivre, nickel et de zinc). Le verrouillage à l’arme s’effectue grâce au bouton poussoir quadrillé situé sur une virole qui pivote autour de la poignée, son rappel est assuré de manière classique par un ressort intégré avec goupille vissée. La croisière fixée à la lame par un rivet saillant est munie d’une bague avec un petite encoche destinée à intégrer le guidon de l’arme. Elle comporte un crochet destiné en théorie à briser la baïonnette de l’ennemi est aussi utilisé pour former les faisceaux à trois fusils baïonnette fixée au canon.
Comparatif entre pommeaux du M-1895 et M-1886 à soie courte
Pour s’adapter au fusil Daudeteau, il est fort probable que la poignée brute spécifique de la baïonnette M-1890 de gendarmerie a été réutilisée. Elle comporte d’origine une rainure longitudinale réalisée lors du moulage sur le côté gauche afin d’y intégrer la baguette de nettoyage. L’arrière du pommeau obturée pour l’esthétique par un petit bouchon en acier, a été réduit à un diamètre d’environ 15,5 mm.
Il aurait été impossible mécaniquement de réaliser la réduction du diamètre de l’arrière du pommeau avec une poignée nouvellement conçue, utilisée à partir de mai 1890, dont la fixation de la soie s’effectue grâce à un écrou.
A= Variante antérieure à 1893, B= ultérieure à 1893
Particularité, ce modèle à soie courte fabriqué à partir de 1894, possède un taquet de fixation modifié en largeur en 1893, de 5 mm à 7 mm, suite au décrochage des baïonnettes lors du tir.
Cette baïonnette ainsi que son fourreau jamais attribués, sont dépourvus de tous poinçons de contrôle ainsi que du n° de matricule à l’arme.
La lame de section quadrangulaire munie de quatre arêtes et de quatre gouttières est vissée sur la poignée.
Le fourreau d’origine est de constitution identique au modèle 1886 standard, à partir de 1893, il sera fabriqué par emboutissage, afin d’améliorer la solidité du corps, son extrémité n’est pas percée.
Période d’utilisation :
Jamais en France.
Avis personnel sur l’attrait de ce modèle :
Pour tout bon collectionneur de matériel « made in France », ce modèle est indispensable, seul hic son prix assez élevé, attention à la bonne concordance du fourreau dépourvu de matricule.
Le 11/03/21.
Baïonnette modèle 1870 « N 1477 »
septembre 27th, 2021
Longueur : 645 mm
ø interne de la douille : 17,5 mm
Fusil M-1870 non modifié
Le M-1870 Vetterli était le fusil de service italien de 1870 à 1891. En 1887, il serait modifié en la variante italienne répétée M-1870/87 Vetterli-Vitali. Le fusil Vetterli utilisait la cartouche à percussion centrale Vetterli de 10,4 mm, d’abord chargée de poudre noire, puis de poudre sans fumée.
Fusil modèle 1870-87 Vetterli-Vitali
Le modèle 1870 Vetterli italien en calibre d’origine 10,35 x 47R à été modifiée en 1887 par rajout d’un boitier magasin chargeur de 4 cartouches. Ce fusil a été retiré du service lorsque le Mannlicher-Carcano devint disponible. La pénurie d’armes légères est apparue dès le début de l’entrée de l’Italie dans la guerre en 1915 du côté des Alliés. L’approvisionnement en armes légères modernes est tombé lamentablement à court de besoins et un grand nombre de « Fucile di Fanteria, Modello 1870/87 Vetterli-Vital » furent délivrés aux régiments nouvellement formés avant la fin de 1915. Une grande partie de ces armes devenues obsolètes ont été envoyées en Russie tsariste. Une fois la Révolution bolchevique de 1917 terminée, elles ont fini leurs carrières dans les années (1936-38) aux mains des Républicains dans la guerre civile espagnole.
Photo trouvée sur internet
Cette arme provenant des divers arsenaux du gouvernement italien de Terni, Brescia, Torre Annunziata et Torino a été modifiée une nouvelle fois en 1915/16 au nombre de 400 000.
Plusieurs modifications ont été effectuées, les tubes du canon de calibre 10,4 mm originaux ont été replacés par un manchon de 6,5 mm canon rayé soudé à l’argent dans le cylindre d’origine. Le boitier magasin de 4 cartouches a été remplacé par un nouveau acceptant les clips de 6 cartouches réglementaires de calibre 6,5 x 52 mm Carcano, et modification de la tête de culasse. Ces armes seront distribuées aux unités territoriales, aux troupes coloniales et à certaines unités de seconde ligne durant la première guerre mondiale. En 1937 ce sera encore 120.000 fusils M-1870-87-15 Vetterli Vitali qui seront utilisés par les troupes coloniales italiennes d’Afrique de l’Est.
Armement : fusil M-1870 Vetterli en calibre d’origine 10,35 x 47R
Fixation : sur le côté droit du canon
La baïonnette-épée M-1870 que je ne possède pas, de (635 mm) et son fourreau en cuir assorti, est quelque peu difficile à trouver aujourd’hui, car un grand nombre d’entre elles ont été converties pour être utilisées avec les fusils M-1870/87/15 Vetterli-Mannlicher-Carcano en raccourcissant la lame.
Le long ressort plat recouvre une des vis de maintien des plaquettes
L’excroissance du pommeau intègre l’extrémité de la soie qui est matée
La poignée intègre la soie de la lame qui peut éventuellement être remplacée
La poignée comporte un pommeau en acier massif avec une excroissance au talon, il intègre un mécanisme de verrouillage avec bouton-poussoir et ressorts plats en acier. Deux types de ressorts existent, le ressort court des premiers modèles sera remplacé du mode de fabrication par un ressort long (89 mm) plus résistant. Les plaquettes en matière synthétique lorsqu’elles sont dégradées seront remplacées par des plaquettes en bois. Elles sont maintenues entres elles par vis et écrous de forme ovale.
Avec évidement rectangulaire
Sans évidement
Les premiers modèles étaient fabriqués avec un petit évidement rectangulaire dans l’anneau de bouche dans lequel s’inscrirait la patte de guidage située à droite sur la bouche des fusils. Les exemples ultérieurs de baïonnette ont été fabriqués sans évidement car ils n’étaient plus nécessaires après la suppression de l’ergot de guidage des variantes ultérieures du fusil.
Les baïonnettes démunies de cet évidement ne peuvent évidemment pas se fixer sur une arme de fabrication antérieure avec canon muni d’un ergot à son extrémité.
Deux variantes du bouton de verrouillage : à gauche pleine, à droite avec incision
Il existe deux variantes du bouton de verrouillage, une pleine et une avec incision probablement réalisée afin d’éviter les frottements facilitant ainsi son dégagement lors du verrouillage.
Matricule de l’arme répété sur la croisière
Les systèmes de codes de numéros de série des armureries des fabricants italiens de fusils sont pour le moins compliqués. Presque tous les Vetterlis italiens sont numérotés en série avec un numéro à trois ou quatre chiffres précédé d’un code d’armurerie d’une ou deux lettres.
La lame est droite, à tranchant, contre-tranchant et gouttière à extrémités pointues sur chaque face. A la base de la lame on retrouve généralement la marque de l’arsenal de production (par exemple Brescia, Torino, Terni, Torre Annunziata abréviation TA).
Le fourreau est en cuir noir avec garnitures en laiton. Deux types de fourreau existent : le premier très rare est muni d’une chape semi-sphérique, le deuxième est équipé d’une chape très similaire à celle que nous avons l’habitude de voir pour les fourreaux de baïonnettes M-1891. La date et le lieu de fabrication sont généralement clairement visibles sur le corps.
Les porte-fourreaux utilisés pour ce modèle sont, voir (Porte-fourreaux italiens).
Période d’utilisation :
Antérieure à 1916.
Avis personnel sur l’attrait de ce modèle :
Cette baïonnette dans sa longueur d’origine est pratiquement introuvable.
Le 01/01/24.
Baïonnette-épée Gras modèle 1874 « N 1489 »
septembre 25th, 2021
Longueur : 645 mm
ø interne de la douille : 17,4 mm
Poids : 600 g
Armement : fusil Gras 1874, Chassepot 1866
Fixation : sur le côté droit du canon
Valeur : €€€ €
Rareté :
Au début des années 1890, les fusils à un coup étaient déjà devenus obsolètes, par conséquent, le fusil Gras modèle 1874 a très rapidement été remplacé par le fusil à répétition Lebel M-1886.
La baïonnette Gras M-1874 avec un pommeau légèrement modifié a également été utilisée avec le fusil à répétition Kropaschek M-1878 de Marine.
Photo faite au musée de l’armée aux Invalides à Paris (si vous avez l’occasion d’y aller, n’hésitez pas, cela vaut le détour !)
Comme pour le sabre-baïonnette M-1866, le M-1874 se fixe sur le côté droit du canon, cette position nuit fortement à l’équilibre de l’arme et contrarie les vibrations du canon.
La poignée est constituée d’un pommeau en laiton massif qui intègre un mécanisme de verrouillage avec bouton-poussoir avec lame à ressort de rappel en acier fixée par un rivet. Les plaquettes en noyer, dont une intègre également une partie de la lame ressort sont maintenues à la soie par deux rivets sur rondelles.
Quelques exemples de poinçons de contrôle imposés sur le crochet
Matricule (R 97 908), de réception à la manufacture d’armes
Matricule (AY 4267), de réception à la manufacture d’armes de Châtellerault
Cette baïonnette frappée de l’ancre de marine était destinée à l’infanterie de marine, qui prendra en 1900 le nom de d’infanterie coloniale
La croisière du modèle 1866 Chassepot qui l’a précédé, par économie a été conservée, sa fixation à la soie s’effectue grâce à deux rivets saillants. Elle est munie d’un solide crochet destiné à briser la lame d’une baïonnette adverse lors d’un combat. La fermeture ajustable au diamètre du canon de la bague, qui s’effectuait par vis en arsenal pour le M-1866 a été modifiée par une fermeture maintenue par rivet. Deux petites encoches ont été réalisées à la base pour améliorer la fixation de la baïonnette au canon.
Ces baïonnettes qu’elles soient fabriquées par les trois manufactures d’armes Nationales : Saint-Etienne, Châtellerault, Tulle, par les deux ateliers parisiens civils, (Deny ou Oudry), par Steyr (Autriche) possèdent un matricule identique à l’arme à laquelle elles sont attribuées.
Ce matricule situé sur le crochet de la croisière se compose d’une ou deux lettres de préfixe (indiquant l’arsenal de la combinaison fusil / baïonnette) et d’un nombre de 1 à 99 999. Ce matricule est également répété sur le pontet à l’arrière du fourreau.
Les lettres de A à C, sont réservées aux fusils fabriqués à Châttelerault, de F à Q à Saint-Etienne sauf I et O, de R à T à Tulle. Dans de rares cas, il est possible de rencontrer des modèles complets dont la lettre ne correspond pas à la Manufacture, le lieu de fabrication sur le contre tranchant étant le bon, mais la lettre et le numéro de série correspondent au matricule d’un fusil d’une Manufacture d’armes différente.
La quatrième manufacture d’armes Nationale de Mutzig (lettres D à E), située dans le département du Bas-Rhin (ex-Alsace) annexée, avait fermé définitivement ses portes quelques années plus tôt en 1870.
Quelques exemples de poinçons de contrôle imposés sur la lame
Le 7 indique le lot ou la qualité du métal utilisé
La lame en forme de T qui s’amincie progressivement est très robuste, mais dépourvue de tranchant bien pratique pour la préparation d’un poste de combat dans les zones boisées, son extrémité de combat est munie d’un double tranchant usiné sur environ 13 cm.
Manufacture d’armes de Châtellerault (novembre 1876)
Manufacture d’armes de Saint-Etienne (1875)
Les baïonnettes fabriquées en grande série en France entre 1875 et 1886 par les trois manufactures d’armes militaires portent sur le dos le nom du fabricant (Châttelerault, Saint-Etienne, Tulle), ainsi que le mois et l’année de fabrication inscrits en toute lettre.
Marquages d’un des deux fournisseurs civils, L. Deny.
Marquages de l’atelier Oudry.
Les manufactures d’armes Nationales ne pouvant assumer la forte demande d’épée-baïonnette, certaines ont également été fabriquées dans deux ateliers parisiens civils, marquages (L.Deny ou Paris Oudry) suivis de l’année de fabrication.
D’autres baïonnettes extrêmement rares ont aussi été produites en privé en France par Sutterlin Lippman & Cie et François Louis Henry.
François Louis Henry était entrepreneur à Châtellerault, lorsqu’il a produit ces baïonnettes M1874. Henry est également devenu entrepreneur à Saint-Étienne en 1884, succédant à Sutterlin Lippmann & Cie.
En général, la manufacture indiquée sur le dos de la lame correspond à la lette qui précèdent le nombre sur le crochet, mais ce n’est pas une règle absolue, car parfois une baïonnette fabriquée dans une manufacture est réceptionnée dans une autre.
Modèle de fabrication très précoce
Manufacture d’Armes de Châttelerault, septembre 1873
Ci-dessus présenté, un modèle de fabrication très précoce que je ne possède pas, un vrai trésor, merci à Philippe pour ces quelques photos.
Poinçon de contrôle
Le fourreau d’une qualité de finition irréprochable, en tôle d’acier reliée par brasure, de finition bronzée, épouse parfaitement le profil de la lame, son extrémité est terminée par une bouterolle non percée. La cuvette/ressort est maintenue par deux rivets, le pontet constitué d’une seule pièce enveloppe le corps.
Les porte-fourreaux utilisés pour ce modèle sont, voir (Porte-fourreaux français).
Le 20/03/21.
Baïonnette-épée modèle 1874 (Steyr) « N 1490 »
septembre 25th, 2021
Longueur : 645 mm
ø interne de la douille : 17,4 mm
Poids : 595 g
Armement : fusil Gras 1874, Chassepot 1866
Fixation : sur le côté droit du canon
Valeur : €€€ €
Rareté :
Quelques baïonnettes M-1874 Gras qui faisaient partie d’un petit contrat pour le gouvernement français ont été fabriquées par la Manufacture d’armes de Steyr en Autriche (200 000 exemplaires) principalement dans les années 1878 et 1879. Le mode de fabrication de ces baïonnettes, à quelques petits détails près est identique au modèle 1874 français.
La manufacture d’armes de Steyr a également produit des baïonnettes M-1874 pour la Grèce, elles sont marquées sur le dos en allemand, « Waffenfabrik Steyr » (Usine d’armement Steyr).
Spécificités
Marquage sur la soie sous la poignée : (OEWG)
Marquage sur le bouton poussoir
Quelques exemples de poinçons de contrôle imposés sur le crochet
La poignée est de constitution identique au modèle 1874 fabriqué en France. Après leurs arrivées sur le territoire national, ces baïonnettes autrichiennes étaient réceptionnées et contrôlées par une des trois manufactures d’armes. Comme leurs cousines françaises, elles étaient ensuite immatriculées au même numéro que l’arme à laquelle elles étaient attribuées.
Le matricule situé sur le crochet de la croisière se compose d’une lettre de préfixe (indiquant l’arsenal de la combinaison fusil / baïonnette) et d’un nombre de 1 à 99 999. Celui-ci est également répété sur le pontet à l’arrière du fourreau.
Les lettres de A à C, sont réservées aux fusils fabriqués à Châttelerault, de F à Q à Saint-Etienne sauf I et O, de R à T à Tulle.
La lame en forme de T est très robuste, mais dépourvue de tranchant bien pratique pour la préparation d’un poste de combat dans les zones boisées, son extrémité de combat est munie d’un double tranchant usiné sur environ 15 cm, son profil est légèrement différent du modèle français.
Les baïonnettes fabriquées en Autriche sont marquées « Usine de Steyr », suivi de l’année de fabrication, à noter que si le marquage avait été en allemand « Waffenfabrik Steyr » cela aurait peut être choqué, suite à la défaite subie lors de la guerre franco-prussienne, la susceptibilité des militaires l’utilisant.
Le fourreau est de constitution identique au modèle 1874 français.
Le 06/06/22.
Baïonnette-épée Gras M-1874 de prise « N 1511 »
septembre 24th, 2021
Longueur : 643 mm
ø interne de la douille : 17,5 mm
Armement : fusil G 88
Fixation : sur le côté droit du canon
Valeur : €€€ €€€
Rareté :
Durant la première Guerre Mondiale, le fusil Gras était attribué aux territoriaux français. Certaines baïonnettes épée M-1874 de prises ont été récupérées et transformées pour être de nouveau utilisées avec un G-88 par le « Landwhr garde de prisonniers ».
Evidement sur le pommeau destiné à intégrer l’extension
Poignée en partie abrasée
Ergot de verrouillage du système Gras, à l’intérieur de la rainure supprimé
La poignée, malgré son apparence, a subi plusieurs grosses modifications. Le ressort à lame a été désolidarisé de la soie afin de pouvoir dégager le verrou, l’ergot inutile qui était utilisé pour la fixation sur le fusil Gras, supprimé. Le dessus du pommeau ainsi qu’une partie de la poignée ont été usinés afin d’en réduire la hauteur. Un évidement à droite sur l’arrière du pommeau, près du logement du ressort a été réalisé afin de pouvoir intégrer une petite extension en acier destinée à verrouiller la baïonnette au fusil G-88. Le ressort d’origine maintenant l’extension a ensuite été remis en place dans le pommeau.
Poignée munie de l’extension montée sur un fusil G 88 (photo trouvée sur internet)
La bague n’a subi aucune transformation, elle n’intègre pas l’extrémité du canon, la fixation de la poignée sur l’arme n’est pas assurée.
Dos de la lame meulé car déformé lors de la pliure
La lame a dû subir une délicate opération qui consistait à la plier afin de la dégager légèrement de l’axe de tir du canon, car du fait de la transformation de la poignée le dos aurait gêné la balle.
Le fourreau n’a subi aucune transformation.
Le 28/07/21.
Baïonnette M-1898 du premier et du second type « N 1550 »
septembre 23rd, 2021
Longueur : 655 mm
Armement : fusil Mauser G 98
Valeur : €€€ €€€
Rareté :
Cette épée-baïonnette destinée à l’infanterie fut la première baïonnette produite pour une utilisation avec le fusil Mauser Gewehr 98. Les tous premiers modèles appelés S 98 a/A, a/A.S (dents de scie) auraient été fabriqués à partir de 1902 par l’entreprise Simson & C° avec une poignée enveloppante en noyer rainuré d’une seule pièce durant quelques mois. A partir de 1903 deux plaquettes furent utilisées, simplifiant grandement le mode de fabrication. Pour cette transformation la soie a dû être modifiée, avec une pièce en acier afin d’assurer la jonction entre la garde et les plaquettes. Ces modèles appelés (n/A, neuer Art = modèle plus récent) furent en grande partie fabriqués par (Alexander Coppel & Co., Weyersberg, Kirschbaum & Co., Solingen, Simson & Co., Suhl, Prussienne Royale Arsenal, Erfurt, Thuringen).
Poignée enveloppante du premier type
Poignée du second type constituée de deux plaquettes
Poinçons de contrôle (lettre gothique sous couronne)
La poignée comporte une rainure du pommeau en forme de trèfle destinée à intégrer la baguette de nettoyage du fusil. Ce système sera repris par la suite pour toutes les baïonnettes équipant tous les autres fusils Mauser à verrou qui sont basés sur l’action M-1898. L’écrou du système de verrouillage sur le pommeau est rond. La poignée enveloppante ou les deux plaquettes, suivant le type sont maintenues entre elles par boulons à tête ronde et écrous fendus. Comme la baïonnette se fixe désormais sous le canon, les autorités militaires prussiennes ont jugé l’utilisation d’une douille de fixation au canon inutile, seul un embryon de celle-ci subsiste. L’absence de douille permet en autre l’utilisation du protège bouche lorsque la baïonnette est fixée à l’arme. La croisière est munie d’un crochet courbé non pas destiné à briser la lame d’une baïonnette adverse, mais à protéger la main du fantassin lors d’un combat baïonnette au canon.
Marquage 86.R.4.106 = 86ème Fusilier Regiment Reine (Schleswig-Holstein), 4ème compagnie, n° 106
Au tout début de la guerre, on trouve généralement sur la croisière à gauche le n° régimentaire répèté sur la cuvette du fourreau.
Monogramme royal couronne et W (Wilhelm II), de l’empereur Guillaume II de Prusse, qui régna de 1898 à 1918 et année de fabrication
Marquage d’un des dix fabricants
La longue lame mince souvent appelée «dos épineux», assez fragiles à la torsion peut être affutée en période de combat. Le dos près de la croisière est frappé d’une couronne au-dessus d’un marquage spécifique pour chaque état, le plus courant étant bien sur celui du Royaume de Prusse (W). Ce modèle de longueur totale de 655 mm, tout comme le modèle français équivalent Lebel 1886 (640 mm) est inadapté pour le combat à l’intérieur des tranchées. Si un fantassin plante son fusil muni de la baïonnette, à l’intérieur du corps d’un ennemi la lame de cette dernière reste généralement coincée entre les côtes. Le fusil et la baïonnette ne pouvant être retirés rapidement, le fantassin est alors exposé un laps de temps aux coups de l’ennemi.
Le très rare modèle (6%) nommé S 98 a/A.S ou n/A.S à 28 dents doubles était destiné essentiellement aux sous-officiers mais également distribué à certains soldats expérimentés de la troupe. La production de ce modèle peu conventionnel utilisé comme scie par l’infanterie cessa à partir de septembre 1914.
Le fourreau en cuir mince avec chape et extrémité en acier poli-brillant. La cuvette avec ses deux petits ressorts internes est maintenue sur la chape par une vis. Malheureusement pour les collectionneurs, il n’a pas été conçu pour les conditions météorologiques extrêmes des tranchées, beaucoup de ceux-ci ont tendance à rétrécir et à se déformer avec le temps.
Un fourreau spécifique avec corps plus important et chape d’entrée spécifique fut spécialement conçu pour les modèles dotés de dents de scie. Ces fourreaux en cuir seront progressivement remplacés par de rares fourreaux en acier avec chapes d’entrée spécifiques spécialement conçues pour les modèles dotés de dents de scie.
Remarques perso :
Pour plus d’informations, ouvrage conseillé : Les baïonnettes allemandes (1898-1945) de Christian Méry.
Le 21/06/22.
Baïonnette modèle 1860 à virole « N 1560 »
septembre 23rd, 2021
Longueur : 655 mm
ø interne de la douille : 19 mm
Longueur de la douille : 65 mm
Poids : 460 g
Armement : fusil à percussion M-1860, à chambre M-1860-64, à culasse M-1860-64-68 et M-1860-67
Fixation : lame sur le côté droit du canon
Valeur : €€€ €€ avec fourreau
Rareté :
Cette baïonnette a été fabriquée à partir de 1860 par deux fabricants (Husqvarna et Carl Gustaf Stad). Ce modèle a pour particularité d’être le plus long des modèles à virole.
Les lettres (LRN CF) correspondent aux initiales d’un des inspecteurs de contrôle et n° d’arme
En haut fabricant(Carl Gustafs), en bas (Husqvarna)
La douille à triple fente et virole médiane est reliée à la lame par un court coude de section ovale. Lors de la fabrication de la baïonnette, la douille et la lame sont fabriquées indépendamment et ensuite soudées ensemble.
Voir fixation de la baïonnette au canon.
La lame très longue, à oreilles abattues, de section triangulaire à pans extérieurs évidés sur toute leur longueur. La face interne est légèrement concave sur 547 mm à partir de la pointe. Cette concavité se termine en une ligne légèrement arrondie dégageant un assez long ricasso.
A gauche, marquage (AC) Adam Carlsson, à droite (C sous couronne) Carl Gustafs Stads Gevärsfaktori, n° de série et année
Adam Carlsson était fabricant-maître de baïonnette chez Husqvarna dans les années 1860.
Carl Gustafs Stads Gevärsfaktori (Fabrique de carabine de Eskilstuna) fut fondée en 1812 comme fabrique Nationale de la ville de Eskilstuna, avec Husqvarna, elle a fourni des armes à l’armée suédoise pendant près de deux siècles.
Période d’utilisation :
Très courte, jamais utilisée lors d’un conflit.
Avis personnel sur l’attrait de ce modèle :
Ce modèle assez facilement identifiable (longueur), peu courant, est indispensable dans une collection.
Le 05/10/21.
Baïonnette modèle 1909 « N 1562 »
septembre 2nd, 2021
Longueur : 656 mm
Armement : fusil Mauser M-1909 péruvien
Valeur : €€€ €€€
Rareté :
Cette baïonnette d’une finition irréprochable, dépourvue de tous poinçons de contrôle allemand est identique au M-1898 du second type. Elle a été fabriquée à environ 50 000 exemplaires, par trois constructeurs entre 1910 et 1914 : E & F Hoster à Solingen, P.D. Lunescholoss, et Simson & C°.
La poignée identique au M-1898 du second type, porte sur la croisière le matricule de l’arme et à l’arrière du pommeau un poinçon d’appartenance au Pérou.
La lame adopte le même profil que le M-1898.
Le fourreau est identique au M-1898, il porte normalement sur le bouton de suspension le matricule de l’arme.
Pour info :
Le gouvernement d’Hitler a forcé la famille juive Simson à fuir le pays en 1936. Sous la dépossession d’industriels juifs, un fiduciaire a pris le contrôle de l’entreprise et ainsi, par fusion avec d’autres usines, le Berlin Suhler Waffen und Fahrzeugwerke (BSW) a été formé.
Avis personnel sur l’attrait de ce modèle :
Généralement, ces baïonnettes jamais utilisées lors d’un combat sont dans un état de conservation remarquable. Ce modèle identique au M-1898 allemand est indispensable dans une collection.
Le 11/06/21.